EFA de Nkanchi

élève de nkanchi

« Je m’appelle Ivo Kitu. J’effectue une formation à l’EFA de Nkanchi. Dans le Nord Ouest, nous appelons les EFA « Family Farm School ». Je suis inscrit en première année dans cette école qui vient d’ouvrir dans mon village. J’ai découvert l’EFA en allant à la messe un dimanche. Le prêtre en avait parlé comme d’une école du village qui formerait les vieux et les jeunes. Je pratiquais déjà l’agriculture dans mon village, mais il s’agissait d’une activité qui  me rapportait très peu malgré tout le travail que j’abattais sur de grands espaces. Entendre qu’une école d’agriculture allait ouvrir au village m’a réjouit. Je me suis inscrit à l’EFA en octobre 2008. Depuis cette date, j’ai appris des choses que je n’imaginais même que j’ignorais. J’ai appris à espacer le labour, à traiter mes plantes et à élever des porcs. Ce qui m’a le plus marqué depuis mon inscription à l’EFA, ce sont les cours de gestion. Il ne sert à rien de produire pour vendre si après avoir vendu on n’a pas de bénéfices. A l’EFA, mes camarades et moi avons reçu un cours sur le plan d’exploitation prévisionnel. Même si nos formateurs nous ont dit que ce n’était que le début, moi j’ai pu organiser mon activité de production de la tomate. Voici comment j’ai procédé :

J’ai acheté un sachet de graine à 4 500 FCFA, le labour et la préparation du sol m’ont coûté 20 000fcfa, le fertiliseur organique à coûté 20 000 FCFA, les insecticides pour le traitement me sont revenus à 15 000fcfa et j’ai effectué environ 3200 plants. En investissement, mon exploitation m’est revenue à 59 500fcfa.

Après les récoltes, je me suis rendu dans les marchés de Misaje, Fonfuka, Nkambè et Dumbu. J’ai parcouru ces marchés entre le 1er mai et le 1er juin 2009, vendant entre 1 et 5 paniers de tomate par marché ; tout cela à raison de 4000 FCFA le panier vendu. A la fin des ventes, je me suis retrouvé avec 133 500 FCFA de recettes. En y soustrayant les investissements de départ (53 000 FCFA) et les frais liés aux transports et aux patentes payées à la mairie (15 000 FCFA), mon bénéfice s’élevait à 59 000 FCFA.

Cet argent m’a permis de payer l’école secondaire à mon fils et de pouvoir vivre tranquillement quelques mois a l’abri des besoins de première nécessité. »

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